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En avant-première, cet extrait d’un livre à paraître bientôt dans la collection « PLI » de Justin Delareux aux éditions Les Presses du réel : c’est bien dans le corps qu’il faut aller chercher la genèse de nos larmes – dans une langue tailladée… stries d’échafaudage / les racines de contradiction plantées / dans de la terre de tête tamisée / le ciel / un trou de bouche / pleine / de papier jumeau dont on nous prive / au mitard tenir / accroupi sous le givre / mâcheur sur six cent kilomètres coma / notre corps le motif humain / des vêtements qui nous porte en rampant sans coudières / les tempes bourdonnantes / le vertige / impression que dans le crâne un frère / appelle à l’aide / et déjà vivre est ce / balancier permanent ligaturé au fait de croire qu’on est soi / et seul à cause du verre / pilé dans les jambes il faut qu’on sorte d’ici / des neuf mètres carrés de larsens / clôtures au niveau du menton / bouchent les trous / de la maison / des mains / naissent bandages et de tesson / et de glu / visage ôté sans gants / clinamen de clés dans une serrure pleine de murs / de gravats / ces haines / arrachées en partie / reconstituées plus loin impossible d’/ aller / plus loin / une collection<-br /> de blessures / un poing / serré le désossement c’ est la preuve / incarcération à l’intérieur la peur / entre / nous pénètre perquisitionné par / ne pas le dire en bandoulière du cri de / s’en aller des couloirs en fonte en refuge de cervelle / les débris des mains / dans le déplacement des objets / oubliés dans les tiroirs / du ventre s’arc-boutent / mâchoires les dents du bas manquent d’espace / on nous a / déboulonné le corps de l’air on s’est / dilué salement dans la vie / on ferait mieux de se taire