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Aurouet (Carole) et Simon-Oikawa (Marianne) dir., Jacques Prévert, détonations poétiques, Classiques Garnier, coll. « Les Colloques de Cerisy », mai 2019, 356 pages, 35 €, ISBN : 978-2-406-08376-4. [Commander : le volume ou un article] Présentation générale Prévert déto(n)ne encore… Ce qui explique sans doute que, en tête des classements des poètes préférés des Français, il reste méconnu. Son œuvre douce ou rêveuse est aussi rebelle et virulente, anticléricale et antimilitariste, crue et corrosive. À l’occasion des quarante ans de la disparition de Prévert, cet ouvrage qui fait suite au Colloque international de Cerisy (2017) réhabilite la part subversive de son œuvre. Sommaire Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa. Jacques Prévert, « comme une grenade dans le réel » Patrice Allain et Laurence Perrigault. Penser Prévert à partir des œuvres de Lou Tchimoukow et de Fabien Loris Carole Aurouet. Les textes engagés de Jacques Prévert. Appels, articles, pamphlet, protestations et tracts Akira Ise. La réception de Jacques Prévert au pays du Soleil levant. Du théâtre au film d’animation japonais Roland Carrée. Prévert et le cinéma d’animation. Inspirations, poétiques et prolongements Laurent Véray. Y a-t-il un style documentaire Prévert ? Béatrice de Pastre. Ce que la pomme de terre veut dire. Pour un manuel illustré d’économie politique Noël Herpe. Prévert dialoguiste, ou la voix des autres Carole Aurouet. Le cinéma invisible de Jacques Prévert se dévoile. Nouvelles découvertes de scénarios détournés Serge Martin. Engagement organique du racontage des « paroles » de Jacques Prévert Fabrice Thumerel. À la fête Prévert Francis Marcoin. Prévert, crosse en l’air, crossover Alain Keit. Une histoire de feuilles mortes Marianne Simon-Oikawa. Jacques Prévert collagiste, ou l’image dans tous ses états Christian Lebrat. Jacques Prévert et le livre d’art Dominique Versavel. Prévert, les photographes et la photographie. Histoire d’un paradoxe Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa. Conclusion Jacques Prévert par Jean Queval. Notes inédites Repères bio-bibliographiques / Filmographie / Index / Résumés. Fabrice Thumerel, « À la fête Prévert » (extrait de l’introduction) Pour Jacques Prévert, ce mécréant habité par un imaginaire enfantin , les détonations poétiques sont avant tout liées à la fête, c’est-à-dire aux feux d’artifice de la vie comme de l’art. Dans cette optique, rien de plus détonant que les bals populaires, les attractions foraines, le cirque… Consubstantielle aux éclats de bonne humeur, à la ronde et à la chanson, la fête, au propre comme au figuré, est omniprésente dans l’œuvre poétique. […] Il faut cependant distinguer deux types de fête : la fête officielle et la fête populaire. En milieu prévertien, rien d’étonnant à ce que le détonnant soit du côté de la première. L’analyse des composantes politiques et socioculturelles de cette antinomie, via celle de la ronde comme motif associé à la fête et comme forme (ritournelle), va nous conduire à l’approche sociogénétique de la posture de saltimbanque qu’adopte Jacques Pervers.