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En ce 1er mai ô combien commémoré, on retrouvera avec plaisir le duo Cuhel/Heirman : "Mais il est où mai ?" De Mai 68 à mai 2018 : par le biais de deux extraits, tirés du livre de Boris Gobille (Le Mai 68 des écrivains) et de celui à paraître dans deux jours, signé Leslie Kaplan, Mai 68, le chaos peut être un chantier (POL). Mais 68 : on (re)lira cet article publié il y a dix ans, "Pensée anti-68 ou révolution conservatrice ?", dans un dossier intitulé "Autour de mai 68". CUHEL (texte) / HEIRMAN (dessins) : Mais il est où mai ? Toi qui cherches mai en mai Et rien de mai en mai n'aperçois... Rien que la commémoration de mai... que la consommation de mai... Fini le temps d'Emmanuelle, reine des braguettes Avec Frère Emmanuel à la baguette et Père Blanquer à l'Éducation plus de rêvolution tous à l'unisson Il n'y a pas de mai/mais ballot Faut s'tenir à carreau ! En lisant, en zigzaguant : de Mai 68 à mai 2018... « La situation des avant-gardes littéraires en mai-juin 1968 est donc paradoxale : tandis qu'elles sont obligées et autorisées par le mouvement critique à prendre position, elles ne peuvent le faire qu'en se dépouillant, comme tout "auteur", de leur statut. Un nouveau pouvoir prophétique est attribué à la créativité, mais ce pouvoir prophétique est d'une nature singulière : il n'admet pas de prophètes, il n'admet pas d'élus. Il n'est la propriété de personne. Il est détaché de tout statut, de tout nom. Il est anonyme et démocratique » (Boris Gobille, Le Mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-gardes littéraires, CNRS éditions, 2018, p. 21). Leslie Kaplan, Mai 68, le chaos peut être un chantier (à paraître jeudi 3 mai chez P.O.L) : « Et alors "quelque chose se passe" qui remet en cause l'ordre normal, habituel, les choses en l'état, le surplace, apparemment calme, en fait violent, la répétition du mensonge [...] en mai 1968, c'est l'absence de hiérarchie au contraire, c'est l'égalité, la liberté réciproque la parole est partout, dans tous les milieux, chez tout le monde » (p. 39). « ET ALORS vient la question : tout ça s'est fait dans des mots, paroles, dialogues est-ce suffisant pour une révolution ? certes non une révolution suppose un changement du cadre de pensée établi mai 1968 a été un mouvement de contestation du cadre actuel, de la société capitaliste marchande un mouvement très fort, général et après 68, il y a eu une "reprise en main" terrible un retour en force de la société de consommation les paroles vivantes ont été "récupérées", c'est-à-dire : sont devenues des clichés » (p. 47-48).
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