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Dans la perspective de la rencontre qui aura lieu ce jeudi à la Maison de la poésie Paris, et suite au lancement du tuto "SubversionTM", voici quelques éléments d’information et de réflexion. La rencontre à la Maison de la poésie Paris Jeudi 14 avril à 20H, Maison de la Poésie Paris, "Poésie & subversion" : Bernard Desportes en conversation avec Fabrice Thumerel. [Vu le nombre de places limité, il est conseillé de réserver au plus vite : 5 €] dans les chaos d’un monde où la violence est partout où la barbarie menace tandis que le réel n’en finit pas de se dissoudre et que le devenir de l’homme semble toujours plus lui échapper la poésie peut-elle quelque chose ? quelle place, quel sens sont-ils les siens ? Les différentes mouvances de la modernité la voulaient subversive : qu’en est-il en un temps d’affrontement des conservatismes et des transgressions ? Soirée proposée par Remue.net, en partenariat avec la Scène du Balcon : conférences, entretien, lectures, débat. À lire – Fabrice Thumerel dir., Bernard Desportes autrement, coll. « Manières de critiquer », Artois Presses Université, 2008. Et aussi, plus récemment : "De l’abîme à l’éternité" (long entretien de B. Desportes avec F. Thumerel, 2014). Avant-rencontre « Tous ceux qui cherchent à en remontrer du point de vue prétendu de la subversion sont forts à soupçonner de jouer le jeu de ceux pour qui celle-ci est tenue pour absurdement obsolète » (Michel Surya, Portrait de l’intermittent du spectacle en supplétif de la domination, éditions Lignes, 2007). « Le subversif n’est que dans le présent et dans son impossible satisfaction. [...] la force subversive d’une écriture réside justement dans sa capacité à subvertir chez un autre une pensée soumise à la représentation commune, et donc désingularisée, du monde, du présent » (Bernard Desportes, Le Présent illégitime, La Lettre volée, 2011). « La poésie, si elle est prise au sérieux, est dangereuse pour l’ordre, les règles et les normes non seulement de la grammaire mais aussi de la société » (Alessandro de Francesco, « La Poésie comme processus cognitif et subversif », décembre 2013). « Le refus (textuel, aussi bien) de toute politique directe va si bien aux auteurs post-modernes que cela peut leur ouvrir grandes les portes de l’institution, à tous les sens du terme, sans que ça leur pose de problèmes insolubles – puisqu’ils sont dans la "subversion" des signes » (Sylvain Courtoux, "Slash’ n’ burn – poésie-sur-brûlis" (entretien avec F. Thumerel), 2014). « Les révoltes aussi ont leurs conformismes : tout comme il y a des banalités bourgeoises, il y a des banalités révolutionnaires. La subversion, comme l’industrie textile, fabrique son prêt-à-porter, ses éléments standard que l’on enfile sans qu’il soit besoin de les retravailler, tout au plus d’y coudre un revers, d’y ajuster une longueur de la manche et les effets qu’elle autorise » (Mathieu Larnaudie, Notre désir est sans remède, Actes Sud, 2015). « Tremblez salopards, la poésie menace » (Julien d’Abrigeon, "La peste soit du fat", Sitaudis, 2016). Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement d’un work in progress que nous avons lancé il y a cinq ans, et dont voici la présentation. Les avant-gardes, et plus généralement la modernité, nous ont transmis ce mot d’ordre qui nous paraît "naturel" aujourd’hui : il faut absolument être SUBVERSIF ! En ces temps où la fin du paradigme révolutionnaire a eu pour corollaire la dissociation entre subversion éthique/esthétique et subversion politique ; où l’autorité s’est disséminée dans des formes impersonnelles et fluctuantes de pouvoir ; où l’ordre symbolique régi par un système axiologique a cédé la place à une société anomique ; où les frontières entre mineur et majeur sont devenues poreuses ; où la machinerie spectaculaire-marchande a annexé ces fondements mêmes de la subversion modernes que sont les notions d’"avant-garde", de "réforme", "changement", "nouveauté"… En ces temps de ludisme généralisé où "l’art subversif" est subventionné ou sponsorisé, en ces temps de "subdiversion" et de "subdivertissement" où il n’y a rien qui ne soit détourné/retourné/renversé (énoncés, discours, images ou musiques), que peut-il bien rester de la subversion ? Peut-on et doit-on encore subvertir ? Cette notion est-elle totalement galvaudée ? Quelle est désormais sa portée ? Toute posture d’imprecator ou de "poète maudit" est-elle réellement subversive ? Quelles pratiques se révèlent-elles encore subversives aujourd’hui ? Est-il possible de distinguer de nouvelles formes de subversion ? On pourra (re)lire/voir les 21 posts publiés à ce jour, dont ceux-ci : Bernard Desportes, "Les failles d’un livre ambigu : retour sur Retour à Reims de Didier Eribon" ; Bruno Fern, "Sub" ; Cyril Vettorato, "Les États-Unis et la culture de la subversion – le syndrome Frankenstein" ; Jérôme Bertin, "Le grand amour de Karl Klause" ; Alexander Dickow, "Statut Liberté" ; Sébastien Ecorce, "Mécanique(s) de rupture(s)" ; Sylvain Courtoux, "Poète, c’est crevé" ; Romain le GéoGrave, "S.I.F (Sans Identité Fixe)" ; CUHEL, "ZAL / Near to Death Experience". ♦♦♦♦♦ Ce work in progress sur la subversion est lui-même à mettre en relation avec l’opération Libr-@ction. Libr-lecteurs, forces vives, allons-nous laisser le privilège aux seules puissances destructrices – qu’on les nomme capitalisme, fanatismes, racismes ou autrement – de provoquer des cataclysmes ? La littér@ction n’est-elle pas avant tout cataclysme ? La crise, n’est-ce pas à nous de la déclencher ? Libr-lecteurs, forces vives, qu’est-ce qui vous empêche de Libr-@gir ? En créant, criant, crisant… Pourquoi la littérature ne serait-elle pas/plus apocalypse ? L’apocalypse, c’est maintenant. Toujours maintenant. Dans le présent illégitime (Desportes). Pour peu que la littérature échappe aux cirques (merdiatique, spectenculaire) et aux circuits (éditorial, institutionnel), à la lissetérature (Meens) des doctes et des schnocks, des ambitions et des nominations, du business is business, du cequilfaut/commilfaut/quantilfaut, du buzzing-hobbying-lobbying-marketing-advertising, la littérature peut être éprouvante, galopante, dévorante… ou plutôt inéchangeable, inqualifiable, incaractérisable… ou plutôt dans le bord et le débord, l’infection virale, l’épidémie, la cancérisation… littér@ction… Libr@ction vise à partager des ém@ctions, produire des électr@ctions, des manifest@ctions… En clair, nous vous proposons des cré@ctions à télécharger, faire circuler, mettre en voix, en musique,...
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