Quantcast
Channel: Libr-critique
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1127

[Texte] Daniel Pozner, Les casernes, extrait de Paris-Manuel

$
0
0

band-Casernes
Nous sommes heureux de publier un extrait du livre à paraître de Daniel Pozner, que les Libr-lecteurs connaissent bien désormais. [Dernier texte de l'auteur sur Libr-critique : "Le film"]   Est-ce public ? Vraiment ? Vous avez tout vu ? Disparition ? Qui a dit ? Ce ne sont pas les pleurs qui vont nous arrêter.   Sur ton cheval ! Moujik ! D’un doigt humide. D’ailleurs. Toujours ailleurs. Pages – disséminées dans les différents quartiers et celles – limpides et bancales, ah ! Phrases, nous tiendront-elles ? Ces fichues lianes – lierre sur hauts murs. Frottez bien. Paris était noir.   Je tombe en petits morceaux. Crayons taillés en faisceau ou l’esprit en vadrouille ?   Jeunes gens de noblesse gueulent tant que. Rangés long trottoir. Et tombent ou nagent volent au loin.   Une vie rangée ?   Citons ensuite par ordre de date :   tous les jours tous les jours tous les jours.   Les monstres les plus purs sont les plus doucereux disait disait ivre le caporal comme toujours ou l’autre. Et le plafond. Au bout du – et puis rien rien, rentre.   Quand vient le soir chante faux hors du ton – dorures salopées on change de turne ou regard ou fusil d’épaule.   Au hasard des carnets. Composait sombre symphonie grincements stridences électriques tout se dresse s’écroule. « Rien à voir – j’étais juste de mauvaise humeur. » Rembobine film rayé. Mélodie déglinguée pour montrer casernes-forteresses usines haltes chambres tranchées effondrées ouvertes à tous les gaz mortels. Les vents de l’indécision parfois si tendres. Combien d’années ont passé ?   Ce matin extrait – ce gris masse – évidée. Les sirènes ont – fort nombreuses à Paris – tranchant trompeur dans le tintamarre. Ça tient au fil de fer – ? – aux joues – ne se dresse si fier – rose aiguille goutte perlant au doigt – peuh ! On entre dans la danse – sang des – on entre ! – et jours brûlés. Je serre mes béquilles.   Rocher fracturé tempe enfoncée. J’ai perdu ma casquette.   Je répète : on gratte. Trou des Halles. Renaît.   Le Temps ouais ! il coule des dalles de béton sur – Petits soldats creusez, ah ?   Il est lourd quoi ? on voit ramper rongeurs au soleil dites ? desséchés incompris aucune prestance militaire.   Je n’irai pas plus vite. Je vais m’organiser. Les costumes sont très beaux. Comme dans une fable, fosse : Grondecanon et Crachemitraille sont dans un charnier, etc. Je ramasse un mégot.   Arrière-plan sombre dans le couloir. Relire. Remonter en haut de l’escabeau. Au mur : plan de Paris il entre si jeune sourire surpris sac à l’épaule. Épinglé au mur un collage.   Peuvent sans encombrement. Encombrement loger. Un petit sac de gravats. Magasins d’antiquités saccagés et quelques nuages pâles. Couvre-feu. Dormons calme mon trésor mon petit souvenir palpitant. Étagères bocaux d’un côté fœtus avortés de l’autre stylos rangés journées peignées.   Qu’on prenne soin de moi. Demandait l’orphelin. Et la veuve de guerre.   Sur le parcours de l’enceinte fortifiée – armes en main – démonté – il se penche – sur les signes – revoit les épreuves – las ?   On disait « parallèle ». Moi ma tête elle. Et ses piquants et ses lampions. On disait – postes de bastions et forts détachés. C’est comme ça. Les lieux sont ailleurs. Rues se nouent. Lèvres de la Seine. Et Paris lui manquait / manquait-elle aux Parisiens ? Que manquait-elle ? En jupe courte. Et tourne et tourne. Ne savait marcher au pas.     (Les casernes sont fort nombreuses à Paris.)

The post [Texte] Daniel Pozner, Les casernes, extrait de Paris-Manuel appeared first on Libr-critique.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1127

Trending Articles