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[Texte] Nicolas Zurstrassen, FORS. Détours spectraux (1/2)

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 FORS = HORS = RÉEL : l’origine de la fêlure… De la vie et de la mort, du plein et du vide, du visible et de l’invisible… De la réalité spectrale… [FORS, livre à paraître en mai 2015, avec des dessins de Frédéric Dupré - dont un figure ici en arrière-plan]   C’est de manière très coutumière que les détours interviennent.   Ainsi apparaît la fêlure entre coutumier et habituel. Mais cette fêlure, nous sommes les seuls à la percevoir.   Si à coutumier je vais y voir, dans le dictionnaire, j’y trouve : « qui a coutume de faire quelque chose »   Coutume : « façon d’agir par l’usage ». Fêlure comblée. Pour la retrouver, la fêlure, ne serait-ce qu’un tant soit peu, il m’a fallu proposer que coutumier se pense comme un infinitif, comme communier, sauf que, pour ce qui concerne le sens, c’est tout le contraire, coutumier évoquant un agir d’initiative commun, étranger au bonhomme à qui il arrive, consciencieusement ou du fond de son âme, de communier, ce qui se dit faire un acte de foi.   Où passe la fêlure entre communier, qui est de l’ordre du faire, et coutumier, qui est d’agir.     Alors que l’inconscient, j’ai lu qu’il était ce qui insiste, cette fêlure persiste. Si je dis qu’elle se faufile, je la dote d’une intentionnalité d’un aloi douteux. Le dictionnaire me dit que ce « fau » de « faufiler » ricocherait de « fors » qui veut dire hors ; la fêlure vient de hors, le réel, et elle persiste à notre insu.   La combler est l’oeuvre même de l’oeuvre symbolique, tout croire reprenant dans son projet formulé ce qu’il peut de cette gravitation spécifique au commun qui, étant de l’ordre du réel, est depuis toujours et à jamais HORS     Fernand Deligny                                                                           Les êtres vivants sont truffés de morts – de spectres affamés de vie, et de repos   Les êtres charnels sont innervés par l’ancien, trouées qui engloutissent nos déversions négligentes, plaies cherchant leurs couteaux pervers s’insinuant dans la mémoire plus ou moins explicitement     Mouvant, rien de plus – et, cela écrit, cela s’inscrit coutumier     Un rêve – fait venir dans les corps d’autres corps   Mise en jeux d’outre-identité (ce qu’on appela tel)   Toucher et être touché- pris et être pris   Franchir certains fleuves, s’y baigner souvent – derrière l’oeil gauche, aller           Les événements, incorporels, passent toujours par des corps, par du corps   * Des restes, il y a – dans ces allées-venues inassignables par quelque tribunal, des revenances, des dépôts, des alluvions, des hantises, des déchets, des abandons   Plus ou moins fertiles ou toxiques pour la Terre - pour nos mondes sans orient     Ce n’est pas soi qu’on fait jouir ou maltraite   C’est nous, les sans visage, les surgissants.       Passants des masques : plus rien à cacher – les sons passant l’homme   Pas n’importe lesquels, pas n’importe comment : art de la prudence et de l’attaque   Poste, territoires, sphères, guet, lignes, bond             Surgir, musiquer avec ce dont on a un peu vite décrété la mort administrée.     * Le passé est à deux pas de nos corps Des pores dans un plan qui se meut Cela tombe bien: il est là – dans la tombe:   transcadence   Ou être-sur-la-Terre: c’est le même – différentiel   Cela chante véhémence du « Je  suis » impossible   Montagnes, ouragans, océans, orages, terre invisible, force effarante, inquiétantes étrangetés, l’habiter qui n’a plus de maison – et n’en a jamais eu.   Elle est juste passée par là – en a pris les seuils   L’inconnue n’est pas le futur – pathétique   Les circonstances passées débordent, soudain : elles permettent           Elles disposent

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